Je m’appelais Lynx et je suis désormais au paradis. Il y a quelques jours, j’étais dans la cour, chez  ma nounou Marie Jo où je vivais depuis 4 ans. S’approchant de moi,  elle a entendu que je râlais bizarrement. Elle a voulu me toucher mais je ne me suis pas écarté comme je le faisais d’habitude, j’ai toujours refusé le contact avec les humains. Finalement je me suis laissé faire, et pour la première fois, elle a pu me prendre et m’a emmené chez le vétérinaire. Et là aussi,  je me suis laissé examiner, moi qui était hyper sauvage, mais je souffrais trop, il fallait bien qu’on sache ce que j’avais. Le verdict n’était  pas bon, ma langue était très gonflée, et j’avais  du mal à respirer, à peine 36 de température, et totalement inerte. Une mauvaise odeur n’était pas bon signe non plus, peut-être les reins.  Elle m’a caressé comme jamais je ne l’avais été et m’a dit des mots doux, c’était agréable mais hélas pas les circonstances.  Si j’avais pu parler je lui aurais dit que c’est mieux ainsi, cela aurait pu être pire, car si je n’étais pas revenu chez elle, et que je me sois écroulé n’importe où, j’aurai agonisé combien de temps et dans quelle souffrance ? Je lui aurais dit aussi merci d’avoir supporté que je sois si sauvage, inabordable,  alors qu’elle me nourrissait et  me logeait, mais j’étais ainsi.  Donc, je me suis laissé aller, c’était la fin de ma route et mon dernier regard fut pour elle.Je sais qu’elle va être triste, mais je suis désormais délivré d’un mal incurable qui m’aurait fait souffrir.  Et ma copine Nougatine,  a-t-elle compris que j’allais mal ? Elle va être triste aussi, je pense que je vais lui manquer, il n’y a qu’avec elle que j’étais bien.

Je m’appelais Schtroumphette et moi-aussi, je suis au paradis. Cela faisait 3 semaines que je faisais des visites chez le vétérinaire,  le jour et la nuit : c’était le coeur, les reins, la vessie,… Je ne m’alimentais pratiquement plus. et hier j’ai fait une grosse crise avec une cystite et j’ai beaucoup souffert, les médicaments ne suffisaient plus. La vétérinaire a conseillé d’abréger mes souffrances car on aurait pu essayer d’autre médicaments mais ça aurait repoussé l’inévitable de 2/3 semaines et on ne sait même pas si cela m’aurait vraiment soulagée. Ma maitresse Séléna n’a  pas voulu être égoiste et malgré toute la peine et la difficulté de prendre cette décision, elle m’a  laissée partir et m’a accompagnée aussi jusqu’au bout de ma route. Elle est à la seule à avoir bien voulu m’adopter, personne ne voulait de moi, à cause de mon caractère.  Après avoir été aimée, choyée,  pendant près de 17 ans, je repose maintenant au pied de la cabane à oiseaux,  comme ça,  je continue de les surveiller comme j’aimais à le faire.

Donc, aujourd’hui, il ne nous reste plus qu’à leur dire à toutes les deux   » Adieu mes belles !  » , nous veillerons sur vous de là-haut et continuez, malgré votre tristesse,  de sauver d’autres de nos compagnons qui n’ont pas eu notre chance. Merci de nous avoir aimés.

Il faut dire également que tous les évènements ces derniers temps, entre les abandons, les sauvetages, les soins, les aller-retour chez le vétérinaire, la tristesse pour nous et pour les autres, très nombreux, qui ont encore besoin d’elles,  tout cela leur a pris beaucoup de temps, et d’énergie pour gérer au mieux les urgences, les aléas. Donc, nous espérons que les parrains et marraines ne leur en voudront pas trop de ne pas avoir eu le temps de donner des nouvelles de nos copains qui sont en parrainage, mais elles ne vous oublient pas.  Et puis, les fêtes de fin d’année arrivent, et ça aussi ça prend du temps pour organiser et essayer,  malgré le chagrin qu’elles ressentent,   de faire une pause, car il y a la vie personnelle et professionnelle qu’il faut aussi gérer. Donc,  merci pour elles de votre gentille compréhension.