Un jour que j’avais vraiment trop froid, je me suis approché d’une maison. J’ai regardé par une fenêtre,  intrigué par de la lumière qui bougeait. C’était des flammes qui dansaient  dans la cheminée. Et là, quand je les ai vus, j’ai eu un pincement au coeur.   Oh ! Commme j’aurai aimé être à leur place, au chaud, blotti contre un copain ou une copine . Mais hélas, mon quotidien à moi ne sera pas celui-là, cette année encore. Cela fait trop longtemps que je suis dehors à attendre que quelqu’un ait pitié de moi et m’offre un foyer plein d’amour.  Beaucoup d’entre nous ne connaissent pas cette chaleur du corps et du coeur. Nés dehors ou abandonnés pour des raisons idiotes ou méchantes,  nous sommes des milliers par an qui connaissons ce sort, et souvent on n’en réchappe pas. En effet, nous sommes  victimes de la chaleur ou du froid,  de la faim, de la soif, et parfois trop souvent de la cruauté humaine qui s’exprime en nous chassant, nous maltraitant ou nous tuant,  par exemple quand on essaie de s’abriter tout simplement dans un recoin d’immeuble ou dans un jardin privé. Mais je sais qu’il existe une association dans ma région qui s’appelle les Chats Errants du Montargois, qui aiment les chats, et ont sauvés beaucoup de mes copains. Mais je sais aussi hélas qu’il n’y a plus de place, car beaucoup n’ont pas encore été adoptés.  Donc, en adoptant un ou plusieurs de leurs protégés, vous me sauverez la vie à moi et à bien d’autres encore. Sinon, je vais encore passer l’hiver dehors, qui s’annonce très froid déjà,  en espérant que je survive, car souvent je n’ai pas d’abri, je suis affamé, mes coussinets sont gelés et ça fait mal. Je vous remercie de m’avoir écouté et je sais que vous ferez tout pour que beaucoup d’entre nous soyons sortis de la souffrance et de la solitude  qu’est l’errance. Car hélas,  c’est plutôt cette image-là qui trotte toujours dans ma tête à chaque fois que l’hiver revient, car je sais que ce sera encore comme cela que je vais vivre cet hiver, en espérant que je ne meure pas de froid. Merci.